Silicyan

N° : 21, le 04 04 2006

Son nom serait nom de pays. A perte de souffle, il s’écoulerait. Imprononçable, à jamais prononcé, son nom serait nom d’univers. Bleu de ma langue, et crissant et glissant de mes lèvres entr’ouvertes, il serait univers lent, étale comme soi.

Univers m’est un mot bleu. J’aimerais un sable bleu pâle. Si pâle que je m’y verrais voler, si bleu que son bleu se mirerait au ciel. Pleine, sa couleur serait couleur-matière. Il serait aussi sable que bleu. Bleu de mer pâle, en silence, il passerait sous mes pas calmes. Bleu de bien-être, j’y puiserais en m’allongeant la tiédeur fraîche de l’essence. Bleu des vapeurs de l’éther, il caresserait mes paumes. Et les vastes facettes des grains fins de son nom parfois reflèteraient l’orange du couchant et la langueur des soirs.

Mais plus de fatigue et plus de fin, et je m’ensablerais en lui. Le temps éternel d’une parole, bleu de rêve, d’une parole de sable qui ne cesserait plus de couler.




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