Entre l’automne et un printemps

N° : 14, le 04 04 2006

Je suis celui qui chante
l’amour déjà fauché ;
par miracle je tente
de lever un blé mort.

Je suis celui qui parle
d’une langue altérée ;
or je n’ai plus que râles :
il est temps de chaumer.

Je suis celui qui pleure
dans les pailles des joues ;
je fais lever des fleurs
de sel au bord des lèvres.

Je suis celui qui aime
au cœur de lie de mer ;
sans grand espoir je sème :
je sais mon champ salé.




Mais la pluie lave la terre ;
le printemps refleurira ;
l’herbe folle est sans mémoire
et déjà j’en aime une autre.
Léger et désespérant.




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