Mon trou

N° : 11, le 04 04 2006

INTRO : Un chef-d'oeuvre de niaiserie au premier degré. Tout ce que l'exaltation du négatif peut causer condensé en quelques lignes. De la merde en boîte sous vide. Mais vide de vide. Caricatural. Pitoyable. J'en suis très content.

Ca parle d'une chose qui n'est pas le trou auquel vous pensez, bande de dégueulasses, mais je refuse de vous dire quoi.





Je voudrais te découper, te torturer la chair, te labourer la peau, faire toutes ces saletés si banales, tous ces clichés. J’aimerais ressentir ces grandes exaltations romantiques, ces émotions débiles que je connais trop déjà, que j’ai appris à ne plus connaître. Te buter la gueule, te déchirer, te défigurer pour cesser de voir ton visage, te faire souffrir, tout ça bien sûr pour me faire mal à moi-même, et gna et gna et gna.
Mais non. Je me tords en toi, en silence, et je ne te fais rien, et je te laisse vieillir.
J’aurais pourtant voulu t’arracher tout ça. J’ai moi-même étalé tant de matière sur ton corps vide et froid, autrefois, de mes mains, de toutes mes forces, pour t’habiller, te faire vivre. Mais à présent tout est fini, et tu ne signifies plus rien : j’aurais voulu refaire de toi un trou, un néant, un vide, un creux froid, même pas froid, insensé, inepte, insensible et neutre, mais déjà comme rebutant.
Mais je te laisse tes oripeaux, même faux et monstrueux ; je te vomis, mais je te laisse vieillir, dans tes habits de pute abandonnée.

T’entretenir ? Langer un enfant mort. Te détruire ? Me détruire, jeter mon passé. Je devrais m’arracher la peau, avant de pouvoir passer à la tienne, vider ma poitrine de ses organes, jeter la matière de ma cervelle aux ordures, avoir senti tous mes nerfs se rompre un à un, être sûr de n’être plus ce que je suis, ce que je sens, de ne plus pouvoir aimer ce que j’aime, avant de te replier, toi, l’externe, le second et l’optionnel, et de reprendre tout au grand blanc, à la première marge.

Alors je te laisse vieillir. Golem au front lisse. Et la vermine arrive. Des vers de bois, dans les plinthes, hier. Et les mille-pattes depuis deux mois, sous l’évier, et les cafards qui craquent sous le linoleum.

Si tu savais comme je t’aime.




Commentaires

Ecrit par : AbbePierre

Il manque le "dans" dans le titre. Le reste, tu connais. Héhé.


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